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 It isn't me, the ennemy. /Aslan

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Ren MacTavish
Ren MacTavish
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MessageSujet: It isn't me, the ennemy. /Aslan   It isn't me, the ennemy. /Aslan EmptyDim Déc 06 2015, 01:11


La fièvre courrait sous la peau, frisson délicat et trouble. Regard ambré sous les boucles humides, inclusions d’or souffreteuses. Les doigts épousant les contours boursouflés et suintants d’une plaie mauvaise comme la gangrène. Dans le miroir, la réalité paraissait altérée comme prisonnière d’un globe de verre. Dans son corps, tout était douloureux. Ses veines fragiles comme du parchemin, son sang épais. Sa peau le tirait. Bête en attente. Comme dans ces mauvais films de série B, quelque chose allait sortir de lui qui couvait déjà dans le fond de ses prunelles. En chasse. Elle avait déjà une prise autour de sa gorge et elle lui chantait des chants glorieux de festins et de bataille. De ses crocs dans la chair fraîche. Jusque dans ses rêves. Ren s’immobilisa soudain. Le bruit qui le troublait depuis tout à l’heure roulait de son torse qu’il faisait trembler. Un grondement bas. Un son qu’aucun être humain n’aurait su produire. Et la lune s’arrondissait à peine. Début de gestation.

Le miroir éclata en constellations et le cuir grinça sur ses épaules. Il lui fallait un endroit où il n’était pas seul avec ses pensées et où il n’avait pas à contempler dans le blanc des yeux ce qui était en train de prendre le pas sur lui. De le grignoter. L’alcool rendit sa langue gourde. Il émoussa la douleur lancinante à son flanc. Et sans qu’il ne s’en rende compte, dénoua les liens trop serrés du loup. En chasse. Parfois, il faisait ce rêve qui paraissait bien trop réel déjà, où sa peau craquait sous une fourrure dense. Il avait cessé de porter sa croix. Argent létal.

Les basses de la musique faisaient vibrer ses os. La foule était un bazar compact d’odeurs alléchantes. Aisselles en surnages et intimités moites. Parfums chauffés par l’excitation. Son crâne était enserré dans du coton. Son corps évoluait seul, en symbiose avec le rythme. Il happa une nuque, noua ses doigts derrière et planta ses dents dans la chair tendre d’une lèvre. Explosion carmine sur son palais. On le repoussa. Puis quelqu’un saisit son menton, langue gourmande. Corps moulé contre le sien. Les crocs marquèrent sa peau, sans l’entailler. Ses paupières frémirent, closes. Les bras levés vers les stroboscopes. Images hachées. Violence convulsée.

« Viens. » Une main sur sa ceinture, il suivit le mouvement initié. Sa tête heurta douloureusement le carrelage et des étoiles explosèrent dans le fond de son crâne. Ses lippes se retroussèrent sur ses gencives, crocs dévoilés alors qu’il arrêtait des mains qui s’aventuraient trop loin. Dans sa peau. Là où la douleur pulsait. A genoux, c’est tout, qu’il gronda, tenant sa proie avec son regard d’or poli. Ongles plantés dans le crâne. Sa grippe s’amoindrit pourtant, et le visage inconnu devint trouble, en même temps que ses lèvres violacées.

Sur la corde raide, entre la bestialité et la mort.
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MessageSujet: Re: It isn't me, the ennemy. /Aslan   It isn't me, the ennemy. /Aslan EmptyLun Déc 07 2015, 02:22


Les corps qui se frôlent puis qui se collent, l’effervescence d’une excitation malsaine abreuvée d’alcool et d’une sale odeur de sueur. Parmi la foule une senteur, connue mais corrompue, par la blessure qui lui barre le flanc sans doute, fraiche, encore cicatrisante. Ses sens le guident à travers ce parterre d’ignobles mortels, il se laisse porter par son instinct, qui le tire et l’attire irrésistiblement vers sa victime, son exception. Il n’a pas pu oublier le parfum de l’humain qui s’est tiré d’entre ses crocs, qu’il a laissé en vie dans l’espoir secret d’une nouvelle rencontre. Cette nuit, le Destin joue en sa faveur, exauçant ce souhait inconscient qui fait éclore un rictus de satisfaction sur le visage paré de lumières néons. À travers la masse mouvante il observe le jeune homme dont les mouvements portés par la musique assourdissante semblent l’hypnotiser. Le souvenir de son sang caressant les parois de sa gorge affamée amplifie l’envie qui s’insinue dans les veines alcoolisées.

Quelques pas pour franchir la distance, l’arracher aux mains mortelles et prendre la place des lèvres coupées. Sa main fermement posée sur sa nuque il goûte sans permission au cruor qui colore la peau pâle. Du bout de la langue il se remémore les heures à l’improbable dénouement. La proie qui survit au prédateur dans les derniers instants d’une étreinte brutale. L’ivresse de le savoir en vie, de le savoir menace. Cœur à cœur mouvementé et frénétique, parmi les corps qui s’agitent et qui se cherchent, les leurs ne font presque qu’un et les canines du vampire explorent l’albâtre sans le fendre, refermant ses lèvres sous les frissons. Ses doigts agrippent la ceinture pour l’éloigner de la foule déchainée jusque dans l’inconfort des toilettes des hommes. Aslander ne ménage pas la carcasse humaine, repousse âprement l’amant éphémère contre le carrelage usé.

Sous le tee-shirt les mains s’aventurent, fermes, tandis que le monstre impose un baiser. Repoussé, vexé, il contemple dédaigneux l’animal qu’il tient prisonnier entre son corps et le mur. Les opales se colorent d’ambre liquide et il se défait de l’emprise, la défiance vient combattre le désir, il saisit la mâchoire de l’ennemi, prêt à la rompre d’une seule impulsion du poignet. La bête est instable, le vampire séculaire sait qu’il a l’ascendant mais il ne brise pas le squelette du maudit. Il contemple la mort qui flotte sous la lippe relevée, à quel point il est passé près, si près, de rencontrer une toute autre éternité. Il ne le tue pas. Il ne fuit pas. Il l’observe, intrigué par la fatalité qui les jetés dans le même club non plus comme chasseur et chassé mais comme rivaux nocifs. Il détaille sa figure fatiguée, les traits inchangés, intrigué par cette émotion au creux de ses entrailles qui se mêle à la méfiance. Partagé entre le stupre et l’aversion, le regard ne se lasse pas d’embrasser les lignes déformées par le combat intérieur. Du pouce il caresse la babine tremblante.  La tête s’incline d’elle même au cours de l’étude et d’entre ses dents acérées s’échappe un simple mot, prédicateur des actions à venir - Fascinant.
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Ren MacTavish
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MessageSujet: Re: It isn't me, the ennemy. /Aslan   It isn't me, the ennemy. /Aslan EmptyLun Déc 07 2015, 13:02



A travers sa vision trouble et enfiévrée, la seule chose que Renier voyait c’était ses lippes, barrées dans une ligne de mépris, avec le sang de « sa » proie s’attardant encore comme un spectre sur sa peau. Présence invisible et pourtant qui l’attirait toujours plus proche de cette bouche. Le loup s’agita en dedans. Monstre de cauchemars qui se lançait contre les barreaux de sa cage thoracique. Le dessous des griffes rougies à force de chercher à remonter à la surface. Il le perçut, ce moment où le pouce l’assagit comme une bête bien dressée. Contact glacé. La noisette dans son regard ravala l’or, et Renier expira un soupir de soulagement. Ce n’était pas pour ce soir. Même s’il gardait cet étrange sentiment au creux de ses entrailles que ses os n’étaient plus tout à fait à leur place.

« Je te connais toi. » Sa voix basse, encore un grognement seulement. Il passa sa langue sur ses lèvres sèches. Papier usé. Clignement de paupières. Affolement en sourdine, sous la peau. Une autre connerie. Compréhensible celle-ci. Il avait suffi à Ren de croiser son regard dans la foule pour savoir qu’il allait déroger à certaines règles de la famille. Le démon blond l’avait marqué. Crocs dans la peau. Et il en avait jouit comme jamais. « J’tai sucé. » Il l’observa à travers ses cils baissés. Pudeur factice. Son dos se décollait doucement du carrelage et que ses narines frémissaient alors qu’il absorbait doucement l’odeur de sa peau. Grondement en sourdine à l’orée des lippes. D’une impulsion, il emprisonna entre ses dents la chair tendre de sa lèvre inférieure. Puis y donna un coup de langue. « Tu veux finir ton goûter ? » Et l’idée lui arracha un éclat de rire amer. Trop tard. Il était en train de pourrir de l’intérieur, comme si sa carcasse hésitait encore entre la mort et la bête.

Il repoussa brusquement le vampire, et parvint tout juste à se pencher au-dessus de la porcelaine de l’évier avant de l’éclabousser de corolles acides et pourpres. L’homme qui s’apprêtait à franchir le seuil des toilettes fit demi-tour. Son expression horrifiée était claire, fuck this shit, i’m out. Renier tomba à genoux alors que son corps expulsait le contenu de son estomac au sol, luttant comme un chat contre une boulette de poils. Il entendit clairement sa colonne vertébrale se disloquer, et se remettre en place. Comme un serpent sous son derme.

Fascinant ce n’était sûrement pas le mot qu’il aurait choisi. Pas alors qu’il luttait pour faire fonctionner ses propres poumons. La joue pressée contre le carrelage, les prunelles éclatées par la terreur, il resta prostré en position fœtale. Il savait que le vampire était toujours là. Il sentait sa présence. Il était parfaitement capable de se figurer son expression, la moindre nuance de ses traits alors qu’il le connaissait à peine.

« J’ai faim. »
Qu’il expulsa soudain d’une voix trop basse. Trop forte pour l’état dans lequel il se trouvait. Une faim qu’il avait essayé de combler de bien des façons. Qu’il avait voulue noyer sous des litres d’alcool. Sous ses pêchers habituels, pizza et sucreries. Placebos alimentaire. Rien de satisfaisant. C’était le nez dans l’épigastre d’un lapin qu’il voulait se retrouver. Déchiqueter sa chair avec ses crocs. Le vampire s’en foutait probablement. Mais il comprenait.
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MessageSujet: Re: It isn't me, the ennemy. /Aslan   It isn't me, the ennemy. /Aslan EmptyJeu Déc 10 2015, 22:44


L’humain s’est métamorphosé. En quelques années, quelques mois, quelques jours peut-être. Aslander ne prête plus grande attention au temps qui passe et il passe redoutablement vite pour les éphémères. Un battement de paupières et les destins sont brisés, bousculés, soumis à des dés tronqués. L'humain qu'il a possédé le temps d'une nuit a dégringolé pire qu'au plus bas de la chaîne alimentaire, jusqu'à la bassesse des loups. Le gamin est torturé, essoufflé, il ploie sous une délicieuse démence, la fièvre perle sur l’épiderme, elle a une odeur qui incommode et séduit le vampire, d’impudeur et d’épouvante mêlées. Il se remémore les lèvres avides, ses doigts entremêlés dans les boucles brunes puis l’explosion, sa tête en arrière sous l’effet du plaisir, l’extase dans son état le plus pur. Il avait au moins eu le mérite d’être inoubliable, à l’épreuve de la mémoire élitiste d’Aslander qui, une nuit de solitude, s’était même abandonné au vif souvenir de sa surprenante application. Sans aucun doute aurait-il été vexé s’il n’avait pas marqué son esprit en retour. La lèvre malmenée, même usée par l’alcool et la fatigue, lui arrache un soupir alors qu’il imagine aisément planter ses canines dans la chair tendre et goûter du bout de la langue au précieux nectar. Curieux de la suite des évènements pourtant, il fait fi de l’audace et se laisse repousser sans opposer la moindre résistance.

Quel gâchis, pense-t-il en l’observant se débattre avec sa propre nature. Surement se rappelle-t-il de ses découvertes, de ses premiers pas dans l’éternité, mais alors que l’aristocrate a embrassé son destin de ses lèvres carmines le rejeton de cette époque repousse ce qui gronde à l’intérieur de lui avec la force du désespoir. Un air de mépris flotte sur ses traits pendant qu’il s’effondre, en proie à la panique, à la bête qui griffe et qui hurle, désespérée d’égratigner son chemin jusqu’à la surface. La lutte est perdue d’avance, morsure par morsure, le loup se taille son espace en dedans, bientôt prêt à prendre le contrôle. Il n'a besoin que d'un petit coup de pouce.

L’animal est à terre, misérable dans sa moiteur et ses tremblements. Drôle de petite chose que l’humain qui se tord sous la malédiction. Le monstre s’accroupit auprès du corps tourmenté, la face barrée d’un sourire sinistre, il veut profiter de la situation. Il s’ennuie l’immortel alors sa main se glisse dans les cheveux humides et il tire violemment pour exposer le visage exsangue à ses pupilles carnassières. J’ai faim. souffle-t-il et c’est comme une mélodie, l’ultime reddition. Au delà du dégoût que lui inspire son espèce et sa faiblesse, cette enveloppe qui devrait seulement le rebuter le fait frissonner d'une étrange exaltation. Le bout de ses doigts explore sans douceur la ligne de la mâchoire, le geste est brusque, il y a là de la méfiance et un intérêt malsain pour l’inhumain. Son demi-millénaire pourrait être balayé d’un coup de dents un seul mais il reste auprès de la créature, entre le péril qui insuffle en lui la terrible sensation d’être vivant et l’étonnante certitude de pouvoir survivre à l’instabilité du jeune loup. Il saisit le col moite de son chandail et le force à se remettre sur ses pieds. Il connaît cette inanition, il connaît le besoin de la satisfaire et l’instinct de prédateur qui prend le dessus sur la raison. Il entraine le brun vers le tumulte duquel il l’avait éloigné, les exposant tous deux au panachage d’effluves qui émane de cette foule grouillante et mouvante d'ignorants. Aslander colle son torse au dos de son rival héréditaire, une main glissée sous le vêtement, juste au niveau d’un rein. Le menton posé sur son épaule il hausse le ton pour se faire entendre malgré la musique, inaudible toujours pour des oreilles humaines mais pas pour les sens d’un loup, Alors chassons. Il y a une jubilation néfaste dans l'intonation de sa voix. Il n’a certainement pas dans l’idée de lui faire goûter l’immonde gibier qui compose le régime habituel des loup-garous.

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Ren MacTavish
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MessageSujet: Re: It isn't me, the ennemy. /Aslan   It isn't me, the ennemy. /Aslan EmptyDim Déc 13 2015, 17:35



Du coin de l’œil, le loup observait son ennemi. Frémissant mais immobile, alors que sa gorge était exposée. La pression de ses doigts sur son crâne l’assagissait. Il arrondissait le dos, pour se lover contre la carcasse froide. Comme un chiot saisit au collet il se laissa manipuler, les jambes flageolantes, tenu uniquement par la poigne du vampire. L’animal avait cessé de lutter contre l’enveloppe qui le tenait prisonnier. Mais il couvait toujours, sous la peau. Il observait le blondinet patiné par les siècles à travers les mirettes sombres du gamin. Il battit des cils rapidement et déglutit difficilement, sa pomme d’adam jouant sous sa peau, sa langue sèche taquinant ses dents, tous les poils du corps hérissés au contact du vampire. Il aurait dû le détester. Mais même lorsqu’ils s’étaient croisés, quelques semaines auparavant, il avait été étrangement fasciné par son aura. Il pesta, grognements timides en étant bousculé en dehors de cette parenthèse pour être rejeté dans le présent. La faim taillait dans sa chair à vif et rendait la paroi qui contenait la bête plus fragile. Il était là, dans le moindre de ses mouvements.

Tenu en laisse non pas par ses réticences mais par la présence glaciale dans son dos, il sentait monter l’excitation dans ses muscles en écho aux bourdonnements de la musique. L’attention drainée par ce corps qui le poussait vers la foule. L’or inonda sa pupille et il tourna la tête, pour soutenir l’approbation du caïnite. Alors chassons. Deux mots de l’amant au goût éphémère et il ouvrait la cage se soumettant à ses instincts muselés. Il renversa le menton, son nez se frottant contre l’arrête de sa mâchoire, avant qu’il ne se lance au milieu des silhouettes dansantes.

Le corps gracile, gagné par les basses, les sens aiguisés il donnait l’impression de s’être joint au mouvement. Mais c’était d’avantage les pouls battants de ces âmes humaines qu’il ressentait, et l’odeur vive de leur derme chauffé par l’excitation et les lumières artificielles. L’animal dédaignait les proies souffreteuses dont le goût de la viande aurait été gâché par leurs vices. Parfois il en saisissait une, à bras le corps, la goûtait du bout de la langue et la repoussait. Il les reniflait ces corps perdus et parfois son regard cherchait celui de l’Autre. Il s’y ancrait. S’y perdait.

Puis il trouva. Elle passa devant lui en un coup de vent et dans ses cheveux s’attardait la fragrance de fruits rouges. La bête se figea et le reste autour de lui sembla faire de même. Les bracelets à ses poignets cliquetaient quand elle dansait et sa jupe était trop haute sur ses cuisses ce qui le plongea dans une étrange transe, lui qui n’aimait pas le corps des femmes. Les pulsations de son palpitant devinrent la seule musique sur laquelle il se mouvait. Sa langue était fraîche, et avait un goût sucré et doux contre la sienne. Elle portait sur elle, la vie, comme un fruit défendu. Il saisit sa petite menotte, chaude contre sa paume et il la tira hors de la masse grouillante.

Regarde, vrillait ses prunelles jaunes dans les pensées du vampire. Il la lui présenta comme une offrande, saisissant sa tignasse, brusque, pour découvrir sa gorge, ses yeux naviguant entre sa veine palpitante et la bouche du vampire. Il avait envie de voir la peau céder sous l’attaque de crocs. Il gronda, d’impatience. Mord mon cadeau et fais-moi goûter.

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MessageSujet: Re: It isn't me, the ennemy. /Aslan   It isn't me, the ennemy. /Aslan EmptyMer Déc 16 2015, 02:49


L’étreinte brûlante ne dure que quelques secondes, il entend la bête gronder, l’animal rompt les barrières de sa prison et son insolite complice saisit sa supplique dans le reflet flavescent de son regard. Il inhale le parfum, l’exquise et sombre démence qui rampe à fleur de peau, il peut la sentir se mouvoir sous la surface à l’instant où il échappe à son contact. Le vampire observe d’un air satisfait non plus le jeune homme mais le loup se fondre dans la multitude. Sous son œil de prédateur séculaire il prête attention aux moindres détails de son macabre ballet avec ses – leurs – potentielles victimes. La divine anticipation du meurtre et ce pouvoir de vie et de mort enivrent Aslander qui regarde ce buffet dansant d’un œil ardent de convoitise. Il n’intervient pas, comme le lion il attend qu’on lui rapporte son du, il surveille que le novice ne se laisse pas emporter par l’appétit, mais il est prudent, ne cède pas à la facilité, surprend par sa minutie. Il veut la proie parfaite, tant mieux, Aslander n’en attend pas moins. La lumière s’accroche dans l’œil de la bête alors que les contraires se jaugent, s’analysent puis se perdent. Son instinct lui hurle de s'échapper avant de rencontrer la morsure fatale mais il est bien trop satisfait de le voir revenir, tout prêt à être corrompu.

L’éternel contemple l’obole partiellement dévêtue, vitrine de la jeunesse qui s’abandonne, aveugle au danger qui la menace, euphorique et pleine de vie, si débordante de vie. Il attire la pauvre fille jusqu’à lui, hume les baies et la délicatesse, la sueur et le lâcher-prise, la course de son sang sous sa peau frissonnante. Il lui murmure de ne pas prendre peur, de ne pas lutter. L’impatience sonore le fait s’esclaffer. Les lèvres effleurent la porcelaine, juste à l’endroit où palpite l’excitation, son regard lascif cherche celui du loup. Lorsqu’il est bien sûr d’avoir toute son attention, ses canines percent l’épiderme et ses paupières s’abaissent lentement lorsque les premières gouttes de cruor viennent chatouiller ses papilles. Le délice liquide roule sur sa langue puis dans sa gorge, abreuvant sa propre sauvagerie.

Aslander rouvre les yeux, les pupilles dilatées par l’ivresse, et rencontre les opales mordorées du loup affamé. Sa bouche carmine rencontre la sienne, sans ménagement, sans cérémonie, sans tendresse. Le vampire se régale, il peut goûter son innocence agonisante, la sentir s'évaporer alors qu'il lui fait découvrir la saveur du sang humain, promesse de la chair qui s'offre à lui, nue et docile. Le baiser est superficiel, un simple amuse-gueule, il se méfie du coup de dent trop gourmand, il n'en est pas moins exaltant. Le contact est électrisant, il en oublierait presque la proie prisonnière entre leurs deux corps si elle ne le gênait pas tant pour qu'il puisse l'attendre. La main posée sur la joue de l'animal, il l'invite à savourer sa part, le couvant de cet air sybarite qui tranche tant avec son visage séraphique. Quelques gouttes seulement pour l'arracher à l'humanité, juste quelques gouttes.


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MessageSujet: Re: It isn't me, the ennemy. /Aslan   It isn't me, the ennemy. /Aslan EmptyDim Déc 20 2015, 17:04




Renier n’aurait jamais cru trouver cela beau, de voir une créature se nourrir sur une jeune femme. Pourtant il sentait une certaine impatience se heurter aux barreaux de sa cage thoracique alors qu’il voyait le vampire prendre son cadeau avec précaution, objet fragile entre des mains faites de pierre, et prendre le temps de la découvrir. Il huma son odeur, ce qui poussa le loup à se pencher en avant, narines frémissantes alors qu’il se gorgeait cette fois de leurs deux effluves mêlées et en appréciait la musique si particulière. L’élégant blond sentait le minerai, quelque chose d’ancien mais chaud comme l’or. Ce n’était pas le fait qu’il sente bon, ou mauvais, c’était que le loup aurait voulu en être imprégné de cette odeur, comme un marquage, alors qu’il voulait seulement traîné son museau dans les effluves ferreuses de la proie.

Tenu en laisse par l’émeraude, il retint un hoquet alors que la coque tendre était enfin percée. De sa paume il flatta sa nuque humide, incertain sur ses pieds alors que le vampire s’abreuvait. La tension dans ses muscles se relâcha alors qu’il offrait sa bouche sans complaisance, affamé de contact. Trop rapidement interrompu, il découvrit ses dents, tâchées du résultat de sa chance. Le corps de la femme avait perdu de sa vigueur, et il se souvenait de cette extrême paresse mêlée de béatitude qui l’avait saisi au corps, lui aussi à la conclusion de son entretien avec le diable. Des trémors de plaisir agonisants dans ses muscles.

Il pencha la tête, luttant un temps contre la direction donnée pour saisir entre ses lèvres le pouce du caïnite et le mordiller avec ce qui ressemblait à une tendre affection. Un jeu. Il lapa ensuite les gouttes carmines qui glissaient sur le derme de la proie, échappées par deux trous parfaitement identiques. Le loup mima le vampire, ses crocs de lait dans les marques violentées. Il suça un peu le fluide vital qui s’échappait de la plaie, grogna et s’agaça de ce trop peu et arracha vivement un grand lambeau de la nuque de la précieuse petite chose qu’ils tenaient entre leurs deux corps, les éclaboussant du précieux cruor au passage. Bêtise d’enfant qui renverse le verre. Caprice de gourmand.

Il mastiqua vivement la viande fraîche et crue, tendrement sucrée et ses lippes esquissèrent un sourire contenté alors qu’il émettait ce qui ressemblait à un ronronnement. Le bruit assourdissant de la musique masquait les cris d’agonie de la jeune femme, mais tout de même le liquide déversé commençait à attirer l’attention. Et surtout, après son premier coup de crocs dans sa victime, la bête n’avait pas en tête d’abandonner son repas. Elle en voulait les morceaux tendres et chauds, ceux qui avaient le plus de goût.

Il fit pivoter la victime au sol dans un mouvement qui ressemblait à celui d’une poupée désarticulée maltraitée par un enfant turbulent. Il l’avait presque vidée de son précieux liquide et elle ne faisait plus que se débattre encore quelques instants avec la vie. Les basses de la musique, à l’unisson avec les palpitations qui animaient son corps. Il déchira le tissu léger, et fit courir sa langue sur le ventre chaud et moelleux de la jeune femme avant de le déchiqueter. Et provoquer un mouvement de panique. Les doigts poisseux, les ongles incrustés d’hémoglobine il fouillait dans la cavité créé, concentration de chasseur sur ses traits, liesse délibérée. Il trouva ce qu’il cherchait, le foie, rosé et gras.

Tu vois, comme j’avais faim. Sembla chuchoter son œillade au vampire, alors qu’il mordait dedans. A pleine dents.


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MessageSujet: Re: It isn't me, the ennemy. /Aslan   It isn't me, the ennemy. /Aslan EmptyMar Fév 02 2016, 15:31


Observation macabre, l’éternel se régale devant tant d’impatience et de gourmandise. La toute jeune créature goutte au nectar, point de non retour, l’humanité attaquée par l’animal, qui trace son chemin jusqu’à la surface à coups de dents féroces. Qu’il le dévore, s’en repaisse tout entier. Que l’humain soit englobé, déchiqueté, qu’il disparaisse sous la force de la bête, qu’il soit fait sien par la violence et l’éclat. Qu’il hurle à la lune, hurle si fort, qu’il déverse sa monstruosité dans un chant sublime. Il est excité, l’immortel, le cœur battant du sang des autres dans sa poitrine morte et les frissons qui cascadent le long de ses vertèbres, il regarde la découverte qui lui renvoie le reflet de son premier festin.  Sa main couvre la bouche de la victime, étouffe les suppliques. Le vampire devrait fuir, laisser l’imprudent se défaire du sang, de la chair et des mortels, mais il assiste au spectacle, avide d’en connaître l’acte suivant, léchant l’écarlate éclabousser sur ses lèvres par l'emportement du plus jeune.

Démonstration primitive dans toute sa splendeur, le louveteau dévore sa proie sans retenue, instinctif, sous l’œil lubrique du vampire qui se laisse aller à ses propres bassesses en se gavant de l’horreur magnifique, ignorant la foule qui s’inquiète. Rien qu’un instant, eux deux, bestiaux, monstrueux, dans ce que la nature a de plus pur et de plus cruel. Les regards qui se croisent, se saisissent, des secondes d'une éternité murmurée à l’oreille des fous. Le poids mort dans les bras d’Aslander n’est plus qu’un obstacle entre leurs corps et alors qu’il sent les derniers battements pulser en un ultime effort, la conscience du vampire se défait de la transe exquise. Sans son demi-millénaire, il aurait cédé à la démence, hypnotisé. Un bras passe derrière les genoux de l’humaine éventrée, l’autre dans son dos et il tient le corps contre lui, teintant ses vêtements d’un rouge sang. L’alcool et les substances seront les excuses que les misérables se conteront au petit matin, il sait juste qu’il ne faut plus s’attarder. Il ne se l’explique assurément pas mais il sait, il sent, que le loup va le suivre. Il le veut.

La lourde porte en fer se ferme derrière lui dans un bruit sec, scindant la nuit entre l’univers bruyant, moite et étroit du nightclub et la ruelle baignée de la froideur des trois heures du matin, silencieuse, alors que le monde autour s’est endormi. Le corps mou tombe sur le sol, débris comme un autre dans le fond de cette impasse. « Inconscient. » Grogne-t-il, pour la forme, incertain du destinataire de son aigreur, poussant brutalement l’animal contre le métal glacial de la sortie de secours. S’il avait été entièrement lui-même, Aslander se serait empressé de faire disparaître les preuves et l’immonde créature avec elles, mais qu’importe sa chemise poisseuse et la carcasse abandonnée à leurs pieds, Aslander, à cet instant, n’est définitivement pas Aslander. Ses lèvres s’écrasent contre celles du lycanthrope et sa nature qui se révolte en dedans ne fait pas le poids contre le désir, insoupçonné, insoupçonnable. Celui qui lui a survécu est un mystère pour le monstre mais il se fout de tout ça alors qu’il goûte du bout de la langue au cruor ruisselant sur l’albâtre, découvrant la marque de son premier passage au creux de son cou.

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MessageSujet: Re: It isn't me, the ennemy. /Aslan   It isn't me, the ennemy. /Aslan EmptyJeu Fév 18 2016, 20:13




La chair avait un goût de miel dans sa bouche. La saveur âcre du sang dansait contre son palais et le faisait saliver d’avantage. Le Loup – puisque dans cet instant la conscience humaine avait fondu pour se lier à celle de la bête – savourait avec délice l’horreur qu’il avait créé de ses griffes. La mastication lente et appliquée, il détonait avec le cœur bourdonnant de la masse humaine. Seule silhouette immobile dans ce chaos, celle du vampire qui le dévorait du regard. Ils étaient seuls, au milieu de la foule. Dans le ventre, la viande tomba, lourde et apaisante, mettant fin à la torture des derniers jours. Ce que son corps avait réclamé de toutes ses fibres, il venait enfin de le trouver. Et la mélodie de la chair aurait toujours une résonance à ses oreilles à partir de cet instant.

Les babines engluées, la langue gourmande et la présence lourde du loup dans chacun de ses membres, Renier suivit la créature séculaire qui s’en allait avec le reste de son repas. L’humain était assez égoïste et imperméable à l’horreur à force de rester scotché à des écrans qu’ils sortirent dans la nuit sans être inquiétés malgré leur fardeau sanguinolent. L’odeur forte de rouille, et le froid faisaient piaffer le jeune loup d’impatience car au contraire du vampire, se repaître encore d’une créature morte ne le dérangeait pas. Mais la jeune femme perdit tout son intérêt quand son crâne rebondit mollement sur le béton et que son corps se fondit avec les déchets de la ruelle. Le loup le tapota du bout du pied, par jeu, et releva le nez juste à l’instant où la silhouette du grand blond fondait sur lui.

Le loup frémit en lui, tendant ses muscles pour le repousser avant de fondre sous la pression de ses lèvres. La bête disparue, dans les recoins de sa conscience, sa présence fantôme alourdissant toujours ses membres et Renier referma ses bras autour de la silhouette de marbre. Il planta ses ongles dans son crâne et grogna de satisfaction, laissant le vampire à ses jeux gourmands. Un gloussement lui échappa quand sa langue glacée chemina dans sa nuque et son sexe tressaillit. Concupiscence morbide. Un frisson lui tomba sur l’échine, alors qu’il s’agrippait au corps du vampire, soutenu par la porte métallique derrière lui.

Il donna un coup de langue intrépide sur les lèvres du vampire encore barbouillées de sang, ses prunelles sombres animées par le loup. Ses narines palpitaient, autant à cause de l’excitation qui dansait dans ses veines que part l’odeur du blond qui lui était restée. Il la découvrait et la reconnaissait tout à la fois. A la lisière de sa conscience, le loup lui se faisait complice. Il marquait son intérêt pour le vampire. Et Renier pencha la tête sur le côté, pour lui offrir sa nuque et sa soumission. Son geste, qui avait du sens pour sa moitié animale, le surprit et le fit brusquement rire. Il voulut repousser le vampire sans y parvenir, ne sachant pas s’il manquait de force ou de conviction.

« Putain… Toi. » Il le remettait parfaitement maintenant. « J’ai eu des crampes pendant des jours. Best orgasm of my life. » Vérité rabâchée. Il en avait vaguement eut honte, pendant quelques instants, de s’être laissé prendre par des fantasmes de midinette. Se léchant la lèvre, il avait déjà son plan en tête. « T’veux pas remettre ça ? Les crocs et tout le bazar. » M’achever, cette fois.


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